Dimanche 19h. Retour de vacances, Margaux et moi arrivons à l’aéroport Cornavin.
Les souvenirs pleins la tête, le bronzage à l’allemande, 5 kg de trop, les habits trempés… on peut dire que la Bretagne cela vous gagne.
La voiture nous attend, je ne veux pas conduire trop fatigué par le cidre et le chouchen. Margaux refuse.
Elle aurait conduit 950 km là-bas. Beau joueur et gentleman, j’accepte ses revendications. Et puis sa voix aigüe réveille les trolls dans ma tête qui se mettent à frapper contre mon cerveau, non à la torture inutile.
Nous voilà partis et arrivés – parce que bon on habite à 20 min.
D’un coups de clé, les bagages dans l’autre main, j’ouvre avec dextérité la porte d’entrée de notre doux foyer genevois.
Un coup d’épaule pour bien finir – la porte coince un peu, sûrement un tour de ces farfadets bretons tout humide – et nous voilà chez nous !
Mais quelle est cette odeur de mort qui règne dans l’appartement ? Je préviens Margaux de ne pas pénétrer, de peur de retrouver un corps inerte.
Je regarde dans la pénombre de la chambre – l’endroit le plus confortable pour mourir – la salle de bain – l’endroit le plus dangereux pour mourir – puis les toilettes – on ne sait jamais et puis j’avais envie. Rien.
Mon cerveau tourne à 1000 tours minutes – comme quoi je suis vraiment patraque. Et là, l’instinct de survie m’ordonne d’aller à la salle à manger ouverte sur la cuisine.
L’odeur devient insoutenable, je n’ose pas ouvrir l’ultime porte. La porte vers l’Au-delà. Margaux s’impatiente – pas poliment. Je prends mon courage à deux mains entrent et encore rien.
Margaux me demande pourquoi je reste dans le noir. Je lui réponds pour ne pas se faire remarquer mais, elle me dit que vu le boucan que je fais c’est raté. Elle me dit aussi que la lumière ne marche pas. C’est pour ça aux toilettes…
En effet… mais cela ne m’aide pas à éclaircir le mystère du cadavre caché dans la maison. L’enquête patine, je perds courage, j’ai envie d’un Doliprane…
Margaux me suggère de regarder le frigo. Quelle idée !
Mais elle ajoute : la coupure de courant pendant les vacances ça arrive. Et d’un coup de baguette magique dont les femmes ont le secret, la lumière fut et le mystère résolu. Enfin pas tout à fait : la vaisselle n’ayant pas tourné, c’est une double catastrophe.
Plein de ressources je propose de commander à manger, la fatigue nous étreignant.
Elle acquiesce, et soutient que c’est la meilleure idée que j’ai eue depuis un bon moment : manger végétarien, avec des bons épices et avec les mains, en voilà un programme dépaysant.
Je la soupçonne de pas avoir apprécié la Bretagne…